Agir face aux violences : Quand l’entreprise se fait le miroir de la société
La violence semble aujourd’hui omniprésente, s’imposant à nous sous différentes formes et dans tous les aspects de la vie sociale. Qu’il s’agisse des crises économiques, des fractures sociales, des mutations technologiques ou des bouleversements géopolitiques, tout semble nous ramener à la violence. Cette dernière, loin de se limiter à l’espace public ou à la sphère individuelle, s’infiltre également dans le cadre professionnel, où elle se manifeste par le harcèlement, les discriminations ou les conflits interpersonnels.
Dans ce contexte, il devient essentiel d’explorer la violence dans toutes ses dimensions, y compris sa portée sacrée et symbolique. René Girard, à travers son analyse des rivalités mimétiques, montre comment les tensions collectives conduisent au mécanisme du « bouc émissaire », un acte sacrificiel visant à rétablir un équilibre temporaire. Cette violence sacrificielle, enracinée dans l’histoire des sociétés humaines, nous renvoie à des dynamiques profondément ancrées, souvent reproduites dans les organisations modernes. De Platon et son Banquet, qui interroge les conflits inhérents à la nature humaine, à Michel Foucault, qui met en lumière la violence institutionnalisée comme un outil de contrôle social, en passant par Hannah Arendt et sa réflexion sur la violence instrumentale, les grandes traditions intellectuelles nous fournissent des clés pour mieux comprendre ce phénomène.
Dans les entreprises, ces dynamiques de violence ne se limitent pas aux affrontements individuels ou aux comportements toxiques. Elles s’expriment aussi à travers des rituels, des mécanismes de domination ou des processus de légitimation qui peuvent fragiliser profondément le climat organisationnel. Alors que ces tensions semblent se multiplier dans le contexte actuel, les managers se trouvent en première ligne. Ils ont la responsabilité d’identifier, de prévenir et de désamorcer ces tensions tout en promouvant des relations professionnelles fondées sur le respect, l’équité et la reconnaissance mutuelle. Cela nécessite une compréhension globale des multiples dimensions de la violence, qu’elles soient éthiques, éducatives, sociétales ou spirituelles.
Cette journée de recherche s’inscrit dans cette réflexion. Elle ambitionne de mobiliser des perspectives interdisciplinaires pour explorer la centralité de la violence dans nos sociétés et ses répercussions dans les organisations. En analysant ses aspects sacrés, symboliques et organisationnels, elle vise à offrir des solutions concrètes et innovantes pour aider les entreprises à relever les défis d’un monde en mutation.
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